Le slow tourisme, on en entend parler partout. On sait qu’il s’agit d’une manière de voyager plus responsable en terme de développement touristique durable, mais souvent, le concept paraît encore assez flou. Certains le pratiquent déjà sans le savoir, d’autres ont envie de s’y mettre. Alors qu’est-ce que le slow tourisme ? Et comment pratiquer ce tourisme responsable ?

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Définition du slow tourisme

Depuis le début des années 2000, on voit apparaître la tendance du slow : slow fashion, slow cosmétique, slow food, et enfin le slow tourisme. Ce terme est tout simplement venu en opposition à la pratique du « fast », comme par exemple dans les fast food ou la fast fashion. Le fast représente alors une course à la consommation, à la nouveauté, sans prendre le temps d’apprécier les choses tant on recherche déjà la chose suivante.

Dans cette optique, le slow tourisme est un type de tourisme qui s’oppose à cette course effrénée en cela qu’il repose sur l’appréciation de l’instant. Alors, le slow touriste cherchera à découvrir en profondeur une destination plutôt qu’à enchainer les arrêts hyper-courts pour tout voir, ou à aller voir tous les monuments touristiques sans découvrir l’âme de sa destination. L’idée n’est pas de rejeter ces monuments ou la découverte de plusieurs destinations, mais plutôt de prendre son temps, de chercher à comprendre la culture à laquelle on est confronté. Le slow tourisme est souvent éco-responsable. Cependant, cela n’est pas indispensable à la pratique, auquel cas on parlerait plutôt d’éco-tourisme ou de tourisme vert.

En effet, le slow tourisme n’est pas uniquement basé sur la notion de vitesse, ou en l’occurrence, de lenteur. Le concept repose entièrement sur le développement durable. Pour rappel, ses trois piliers sont l’aspect social, écologique et économique. Il s’agit donc de voyager en respectant l’environnement, en favorisant une économie locale puisque l’on consomme localement plutôt que de passer par des agences de voyage extérieures, et en cherchant une réelle rencontre tout en évitant les impacts négatifs liés au tourisme de masse. Le slow tourisme est donc une forme de tourisme durable.

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Pourquoi pratiquer le slow tourisme ?

Pratiquer le slow tourisme permet une réelle ouverture à la culture du pays visité. L’idée que le voyage ouvre l’esprit est très répandue, pourtant, tous les voyages ne permettent pas cette compréhension et élévation de l’esprit, et certains pérennisent même les clichés sur d’autres cultures, comme l’explique Sandra, blogueuse de Cosmopolitecho. Pratiquer le slow tourisme, c’est donc réellement s’immerger dans ces aspects culturels, et même rechercher ce choc culturel. Les caractéristiques du tourisme lent reposent donc sur une recherche d’authenticité, d’expérience et de découverte plutôt que sur une volonté de tout voir sans réellement creuser la surface. Le pratiquer, c’est donc mieux comprendre les endroits que nous visitons ainsi que les populations locales.

Mais apprendre à voyager lentement, c’est également prendre du recul sur nos rythmes de vie souvent très rapides. Toute l’année, nous travaillons, nous étudions, nous organisons tout à toute vitesse. Le slow tourism permet alors une parenthèse reposante le temps de ses séjours. Puisque pour beaucoup de monde, l’un des intérêts des vacances est de se reposer de son quotidien, pourquoi vouloir garder ce rythme épuisant pendant ses voyages ?

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Pratiquer le tourisme lent consiste à ralentir le rythme, cela permet donc également d’avoir un voyage plus reposant, avec moins de transports. Il s’agit alors ici de recherche la qualité plutôt que la quantité. Fini les voyages où l’on coche toutes les villes ou attractions touristique en un temps record juste pour se dire « je l’ai fait ».

Au final, le slow tourisme valorise le moment plutôt que le lieu. Non pas que le lieu visité n’est pas important, mais le slow tourisme permet d’y vivre une véritable expérience, un véritable moment de vie, plutôt que de simplement s’être rendu à un endroit sans en avoir profité et sans l’avoir compris. Les avantages du tourisme lent sont donc nombreux !

Quelques exemples de slow tourisme

Loger chez l’habitant

Parmi toutes les offres d’hébergements, loger chez l’habitant va totalement avec l’état d’esprit du slow tourisme. Cela permet en effet une réelle rencontre et une réelle découverte. On va alors privilégier des sites comme AirBnb, Couchsurfing, ou même rechercher une famille d’accueil.

Ne pas sur-organiser son voyage

Si l’organisation d’un voyage est tout à fait compatible avec le slow tourisme, on évite en revanche de sur-organiser le voyage. Ici, pas de liste heure-par-heure, pas d’emploi du temps ultra-précis… L’idée est de laisser une place à l’imprévu et de prendre son temps : se balader sans but précis, paresser dans un café ou passer du temps avec des personnes rencontrées sur place ont alors tout à fait leur place dans le programme.

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Voyager sur des longues durées

Les voyages longue durée sont assez fréquents dans la pratique du slow tourisme. Partir plusieurs semaines ou mois permet en effet de ralentir le rythme, de prendre le temps de découvrir l’endroit que l’on visite en profondeur. On a alors le temps de sortir des sentiers battus, de partir à la rencontre de l’habitant, goûter différents plats… À l’inverse, les voyages express ne permettent souvent qu’une compréhension superficielle de sa destination.

Manger local

Toujours dans une recherche d’authenticité, le slow touriste préfèrera manger dans des restaurants locaux plutôt que dans des fast food, restaurants étrangers voire même restaurants de son pays. Il cherchera alors les plats les plus typiques, les richesses gastronomiques de l’endroit qu’il visite et parfois même voudra apprendre des recettes locales. Vous pouvez d’ailleurs apprendre et essayer sur mon blog des recettes comme la recette de la caïpirinha brésilienne, des reibekuchen allemands ou encore le plat national du Costa Rica : le gallo pinto !

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S’adapter aux coutumes locales

Sans entrer dans un comportement caricatural, il est d’usage dans le slow tourisme de s’adapter aux coutumes locales. Par exemple, respecter les coutumes de table ou les codes vestimentaires, s’adapter aux traditions, et même chercher à y participer. L’idée est de ne pas pratiquer l’ethnocentrisme : c’est-à-dire ne pas croire que tout est toujours mieux chez soi.

Faire un road trip

Alors oui, un road trip n’est pas forcément synonyme de lenteur, puisque l’on change de destination fréquemment. Mais si l’on fait son road trip sans changer de pays, ou en restant plusieurs jours à chaque arrêt, la notion de voyage peut prendre un tout autre sens. Alors, on prend plus conscience du chemin parcouru, et la maxime « dans le voyage, ça n’est pas la destination qui compte, mais le chemin parcouru » prend tout son sens. Pour vous inspirer, vous pouvez trouver sur mon blog différents itinéraires comme celui d’un road trip en Allemagne ou d’un road trip au Portugal.

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Faire un voyage déconnecté

Faire un voyage déconnecté répond totalement à cet état d’esprit. Au lieu de chercher la connexion Wi-Fi à tous les cafés du coin, pourquoi ne pas profiter pleinement du voyage en envoyant valser son téléphone, son ordinateur et sa tablette ? Plutôt que de chercher à montrer et partager les moindres détails de son périple sur les réseaux sociaux, certains voyageurs font le choix de faire une pause le temps des vacances.

Voyager à vélo

Voyager à vélo s’apparente à de l’écotourisme, qui a lui-même profondément inspiré le tourisme lent. Alors un périple à bicyclette s’apparente lui-même complètement à cet état d’esprit en cela qu’il permet de déconnecter et de voyager lentement en vivant le trajet.

Sortir des sentiers battus

Plutôt que de vouloir voir absolument les must see de chaque endroit, il peut être intéressant de sortir des sentiers battus et de découvrir des endroits moins fréquentés. D’abord, cela permet d’éviter les foules, mais aussi de découvrir des lieux plus authentiques. En effet, les lieux sur-touristiques plaisent tellement aux touristes que tout est fait pour le voyageur: les prix sont élevés, la nourriture est adaptée aux goûts des étrangers, les boutiques de souvenirs hantent les rues… Visiter des endroits moins fréquentés, c’est alors ralentir le rythme, découvrir des lieux moins édulcorés et bien souvent passer de meilleures vacances.

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Alors, que pensez-vous de cette pratique du slow tourisme ? Si le terme devient tendance, beaucoup le pratiquent déjà depuis longtemps sans mettre un mot sur leur état d’esprit. Est-ce votre cas ? Je vous invite à me laisser un commentaire pour me partager votre avis. Si le tourisme responsable vous intéresse, vous pouvez également découvrir mon article sur les problèmes liés au tourisme humanitaire.

7 Commentaire à “Qu’est-ce que le slow tourisme ?”

  1. Sandrine

    Tres bon article, j’ai beaucoup aimé celui sur le tourisme « humanitaire ». Je vis en Colombie et il ai vrai que l’on vois passé de plus en plus de touristes pressés de faire le tour le la Colombie pour finalement s’échouer une semaine sur une plage caraïbe ou chercher absolument a entrer en contact avec les habitants en Amazonie qui ont, bien evidement, besoin d’eux. Nous avons voyager 2 ans en commençant sur les chapeaux de roues puis nous avons apris a profiter des lieux que nous traversions en restant une dixaine de jours. On fait des rencontre, on prend des habitudes, le petit cafe du matin avec untel puis un tour au marché ou on va chez les mêmes marchants qui nous reconnaissent. A chaque fois on se recreer des petit bout de vie qui nous donnent l’impression de vivre là.
    Merci encore pour tes articles, j’ai hâte de lire de nouveaux articles.
    Sandrine

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci beaucoup Sandrine ! Effectivement quand on a l’habitude de vivre rapidement toute l’année avec le travail et tout, c’est parfois difficile de réapprendre à ralentir le rythme le temps des vacances, mais tellement plus reposant, authentique et instructif !

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  2. C’est superbe de mettre ainsi la lumière sur cette façon de voyager qui est si enrichissante. Et au vu des enjeux de notre monde actuel, ça devient de plus en plus une nécessité…

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  3. Bonjour Adélaïde !
    Superbe article qui résume magnifiquement bien ce concept pas toujours clair chez tout le monde. Je pense que ce confinement m’a fait beaucoup évoluer à ce niveau là. Je rejoignais déjà la plupart de ces valeurs avant cela, mais on va dire que cette crise à accéléré les choses pour moi. Avec nos vies bien remplies, ce n’est pas toujours facile de pouvoir prendre le temps, mais je pense que ce sont des habitudes de vie à prendre petit à petit. Même pour une voyage d’une semaine, il est toujours possible de profiter du moment présent, sans chercher à tout voir. Ce sont souvent les imprévus qui forment nos meilleurs souvenirs d’ailleurs 🙂 Je ne vais pas dire qu’il ne faut pas organiser son voyage (ce n’est pas moi qui dirait ça ^^), mais comme tu le dis si bien dans ton article, ciblons la qualité sur la quantité ! 🙂 A bientôt et merci pour ce superbe article, j’ai vraiment apprécié 🙂

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    1. AdélaÏde Auteur

      Bonjour Julie ! Merci de ce gentil commentaire 🙂 Je suis on ne peut plus d’accord, j’ai eu beaucoup de retours sur cet article me disant « tout le monde n’a pas le luxe de s’offrir des vacances de plusieurs semaines », mais il est tout à fait possible de pratiquer le slow tourisme sur des périodes plus courtes, c’est plus une question d’état d’esprit que de durée des vacances 🙂 À bientôt !

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  4. Clara

    Très bel article sur l’esprit du slow tourisme. J’y adhère complètement, mais j’ai du mal à me défaire du « tourisme classique » en fonction de la destination. Pas facile de laisser place à l’improvisation quand on a que quelques jours, mais quand c’est possible, c’est très agréable, c’est certain !

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    1. AdélaÏde Auteur

      T’es pas obligé de tout laissé au hasard, j’aime bien organiser, j’y prends du plaisir en plus, mais j’aime bien aussi juste faire ma journée sans programme. En Slovénie, je m’amusais à conduire la voiture au hasard sans GPS ni indications, ça m’a menée à une rivière perdue, turquoise, sans aucune personne, c’était magique !

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