L’expérience peut être tentante : voyager à l’étranger en étant plongé dans la culture, tout en apportant son aide à une cause juste. Pourtant, les voyages humanitaires peuvent s’avérer bien moins bénéfiques qu’ils n’y paraissent, et parfois même comporter certains dangers.

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Qu’est-ce que le volontourisme ?

Le phénomène du tourisme humanitaire prend de plus en plus d’ampleur, à tel point que les anglo-saxons lui ont trouvé un nom, depuis francisé : le volontourisme. Il s’agit de mêler à ses vacances une ambition humanitaire. En bref, participer à un projet pour une cause, le temps de ses vacances. Le volontourisme est donc différent du volontariat international en cela qu’il repose sur un aspect essentiellement touristique. Les volontaires ne sont donc absolument pas des professionnels du secteur de l’humanitaire, mais des vacanciers désireux de se mettre au service d’une cause ou d’une population. Il existe même des variantes, comme le honeyteering (de honeymoon et volunteering), qui est le fait de passer sa lune de miel à réaliser une mission humanitaire. Dans cette article, nous parlerons souvent du volontourisme, mais également du tourisme humanitaire, qui n’inclut pas forcément cette notion de bénévolat, mais toujours de vacances.

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Des amateurs aux service de causes complexes

Mais justement, c’est bien le fait que les adeptes ne soient pas des professionnels du secteur qui pose problème. Dans son principe même, cela sous-entend que ce qu’il manque pour aider la cause défendue, c’est de la main d’œuvre, alors qu’en réalité, les ONG œuvrant sur place, où qu’elles soient, manquent généralement de fonds : il serait donc beaucoup plus bénéfique de réaliser des dons. Pour autant, la perspective de mêler plaisir et défense d’une cause juste est tentante. Mais attention, pour des volontaires sans compétences liées à leur secteur, œuvrant sur des périodes très courtes, allant d’une semaine ou moins à quelques mois, formation comprise, difficile d’avoir un quelconque impact positif.

Par ailleurs, en se basant sur le fait que ce phénomène apporte des volontaires, et non des fonds, il serait logique de penser qu’il s’agit de réponse à un manque de compétences sur place, alors que rares sont les acteurs du secteur qui demandent aux volontaires des prérequis de compétences. Pourtant, cet afflux massif de main-d’œuvre à l’étranger perpétue encore et encore le mythe du manque d’éducation, de compétences et de savoir dans le tiers-monde, et donc l’impact neutre du manque de compétences, se transforme rapidement en impact négatif de stigmatisation. Les chercheurs Frances Brown et Derek Hall établissent d’ailleurs en 2008 que ce phénomène renforce l’aspect néocolonial en cela qu’il part du principe que des Occidentaux sans compétences peuvent être plus efficaces pour défendre une cause que des locaux, par le simple fait qu’ils soient Occidentaux : on appelle cela le complexe du sauveur blanc.

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Une « glamourisation » de la misère

            Et c’est bien cela le fond du problème : malgré toutes les bonnes intentions dont font preuves les volontaires, leur pratique perpétue des clichés et préjugés sur le tiers-monde. Qui n’a jamais croisé sur les réseaux sociaux ces photos de volontouristes entourés d’enfants africains pieds nus, ou d’autres ventant « ils n’ont rien mais ils ont toujours le sourire »…

 Autour du volontourisme, il y a donc tout un discours visant à fantasmer la misère pour renforcer le complexe du sauveur blanc, comme s’en moque avec humour le compte Instagram @barbiesavior mettant en scène une Barbie touriste humanitaire avec des hashtags hilarants, ou un autre, @humanitariansoftinder, réunissant des photos d’utilisateurs de l’application de rencontre Tinder mettant en avant leurs photos humanitaires pour paraître plus attractifs. D’ailleurs, à l’heure des réseaux sociaux, le média américain Matador demandait en 2016 dans un article intitulé « Chers volontaires en Afrique : merci de ne pas venir avant de vous être posé ces quatre questions » : « est-ce que vous viendrez faire du volontariat même si vous ne possédiez pas d’appareil photo » ?

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Quand la demande des volontouristes crée l’offre

Les touristes occidentaux sont si friands de ces vacances humanitaires dans le tiers-monde, que la demande surpasse largement l’offre. Ainsi, selon l’UNICEF, au Cambodge, le nombre d’enfants accueillis en orphelinat est passé de 7000 à la sortie de la guerre, à 47 000 aujourd’hui, alors même que le nombre d’orphelins a significativement baissé sur la même période ! En cause, une réponse à l’explosion de la demande de bénévoles qui souhaitent nourrir et cajoler des orphelins pendant leurs vacances. Ainsi, on constate au Cambodge une explosion de faux orphelinats, remplis d’enfants dont 74% auraient des parents, desquels ils auraient été arrachés pour satisfaire des touristes avides de sensations fortes. Le phénomène n’est pas propre au Cambodge, puisque selon une étude de 2009 du ministère du Bien Être du Ghana, 90% des enfants placés en orphelinat dans le pays ne seraient pas orphelins, mais, eux-aussi, victimes de trafic d’enfants. Plus encore : dans son enquête sur les orphelinats d’Afrique, Daniel Rössler dénonce même le fait que beaucoup d’enfants n’y seraient placés que lorsque des volontaires auraient prévu de venir ! Il parle même du fait que les orphelinats en question soient volontairement maintenus dans des états déplorables pour répondre au voyeurisme sur la misère de la part des touristes. Depuis la découverte de ce phénomène, la plupart des entreprises de tourisme humanitaire se sont séparées publiquement des orphelinats partenaires, gardant ainsi leurs clients bénévoles.

Ce phénomène de demande qui crée l’offre n’est pas uniquement réservé aux orphelinats. Les missions de volontariat liées aux animaux ont elles aussi le vent en poupe. Passer deux semaines en Thaïlande en tant que bénévole dans un sanctuaire, à nourrir et laver des éléphants, ça semble une bonne idée liant plaisir et bonne cause ! Pourtant, de plus en plus d’ONGs s’affairent à sensibiliser le public aux nombreux problèmes que ces missions comportent. En effet, beaucoup de sanctuaires pour éléphants infligent en réalité une véritable torture aux pachydermes. Les géants sont attachés par la trompe, enfermés dans des boxs à peine plus gros qu’eux, souvent sous-nourris ou frappés régulièrement et violemment pour les rendre plus dociles. Dans les sanctuaires de tigres, même histoire, on administre des sédatifs puissants aux félins pour éloigner tout danger, causant des dommages irréparables sur leur cerveau et leur système digestif.

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Le tourisme volontaire, du néocolonialisme ?

Les mots sont forts, et pourtant, fréquemment utilisés par les critiques du tourisme volontaire. Dans la continuité du concept du sauveur blanc qui, malgré que sans expérience ni compétences, pense être la solution aux problèmes du tiers-monde, on targue en effet cette pratique de néo-colonialisme, puisque les efforts se font le plus souvent sans inclure la population locale dans le projet. Difficile d’améliorer une situation quelconque sans faire participer les habitants… De plus, comme dit précédemment, le volontourisme se base bien souvent sur une vision dominante, du citoyen du pays développé qui vient se placer en héro en aidant les habitants de pays sous-développés.

https://www.instagram.com/p/CDERRYwDUI_/

Rony Brauman, médecin connu pour son engagement humanitaire, notamment en tant qu’ancien président de Médecins sans Frontières, déclare d’ailleurs au sujet du tourisme humanitaire : « La dissymétrie du rapport rend d’emblée la rencontre impossible. Ce n’est pas de l’ouverture, mais de la condescendance ». Et ce ton condescendant, on le retrouve en parcourant les vidéos témoignages de la chaîne Youtube de Projects Abroad, leader du volontourisme. Ainsi, Célia, 21, qui enseigne le Français à des étudiants universitaires au Mexique, sans aucune expérience pédagogique dit avec un large sourire : « Ce qui est important, c’est d’être motivé, d’avoir envie d’enseigner, et d’être de bonne humeur. Ça suffit pour les Mexicains » ! En outre, les démarches de volontourisme perpétuent donc les préjugés à propos des pays en voie de développement, et participent à les stigmatiser d’autant plus.

Aussi, les cas et exemples de travail si mal fait par les volontaires incompétents qu’ils doivent être refaits pendant la nuit par les locaux sont fréquents. C’est l’expérience que raconte Pippa Biddle, qui, alors qu’elle avait 16 ans, a payé $3000 pour partir en voyage scolaire d’une semaine en Tanzanie, dans le but de construire une bibliothèque. Elle raconte que le groupe de 15 adolescentes volontaires était si incompétent, que chaque nuit, des locaux devaient déconstruire puis reconstruire leurs murs. Cette démarche visait donc uniquement à leur faire croire à leur fantasme de saveur blanc en leur cachant leur manque de compétences. Ainsi, les $45 000 engagés par la quinzaine de jeunes filles étaient largement gâchés, sous un prétexte touristique humanitaire, au lieu de réellement servir à la construction d’une bibliothèque.

https://www.instagram.com/p/BJ_Kj-rD06p/

Les effets néfastes de l’humanitaire d’un point de vue économique

On peut être tentés de penser que des vacances humanitaires profitent à l’économie locale, mais en regardant de plus près, on déchante vite ! Déjà, la plupart du temps, ces vacances passent par un organisme privé qui gère l’organisation, et qui absorbe donc la plupart des frais engagés, puisqu’ils fournissent alors les repas et l’hébergement. L’argent est alors rarement injecté sur place, et l’effet économique est donc neutre.

Parlons par exemple du fameux 4L Trophy, qui se présente comme « le premier raid solidaire 100% jeune et fun se déroulant en 4L sur les pistes du Maroc », dans un but d’engranger des fonds pour acheter des fournitures scolaires aux enfants défavorisés marocains. Il ne s’agit pas à proprement parler de volontourisme puisque les participants ne sont pas bénévoles, mais bien de tourisme humanitaire. En moyenne, chacun des équipages doit payer entre 8000 et 10 000€ pour participer : 3360€ pour s’inscrire, et le reste en frais d’essence, d’équipements, d’assurance… Les 1500 équipages représentent donc, ensemble, environ 13,5 millions d’euros de dépenses chaque année. Parmi toutes ces dépenses, 33 500€ sont reversés à l’association Enfants du Désert, soit seulement 0,25% des dépenses ! L’argument humanitaire paraît tout de suite dérisoire, mais soit, c’est toujours mieux que rien. Sauf qu’à cela s’ajoute le fait que l’organisation se targue d’être « écoresponsable » : depuis 2020, l’association La Brigade Verte communique sur les reflexes écologiques, distribue des cendriers de poche et sacs poubelles, procède à du recyclage, de la compensation carbone… Pour déculpabiliser sur l’impact écologique terrible de 1500 voitures 4L (nécessitant chacune 9L par 100kms), roulant 6000 kilomètres dans un environnement fragile. Cela représente donc, multiplié par le nombre de voitures, 810 000L de carburant, pour un projet qui se vante de favoriser « un désert propre ».

https://www.instagram.com/p/BHfD5Q5DJLr/

Mais, d’un point de vue écologique, le bilan est bien même souvent négatif : selon Pierre de Hanscutter, fondateur de l’association Service Volontaire International, « à l’étranger, le marché du travail en souffre aussi, avec toute cette main d’œuvre qui paye pour venir ». C’est sûr qu’entre embaucher un professeur d’anglais local, compétent et rémunéré ou un étranger sans compétences qui paye pour travailler gratuitement, le choix est vite fait lorsque l’on manque de fonds… Au détriment de l’emploi, mais aussi des enfants, qui, en plus d’apprendre l’anglais par des professeurs non formés, changent de repères toutes les semaines et deviennent une véritable attraction touristique.

Mais alors, comment faire ?

La solution la plus saine, si l’on souhaite s’engager dans l’humanitaire, est certainement de faire des dons à des ONGs qui nous tiennent à cœur. Comme dit précédemment, ce qui manque le plus aux causes humanitaires ainsi qu’aux pays en voie de développement, ce sont les fonds, et non pas les compétences ni la main d’œuvre. Faire des dons permet donc aux ONGs de financer leurs programmes et d’embaucher de la main d’œuvre locale et qualifiée.

Si l’on souhaite tout de même s’engager dans l’humanitaire, il faut d’abord se demander si l’on a de réelles compétences liées au projet, et se questionner sur sa vision du projet, de la cause défendue, la durée de son voyage (que peut-on vraiment offrir en une semaine ou même un mois ?), et sur sa propre démarche. Et pourquoi pas, réfléchir à une professionnalisation dans le secteur humanitaire ?

Quelles sont vos réflexions sur le sujet ? Avez-vous des retours sur des expériences personnelles de tourisme humanitaire ? Pour aller plus loin, je vous invite à lire mon article qui se questionne sur l’éthique du tourisme dans les favelas du Brésil, vraie ouverture à l’autre ou voyeurisme sur la misère ?

https://www.instagram.com/p/BOu_B7NlvZo/

33 Commentaire à “Tourisme humanitaire : la fausse bonne idée”

  1. Merci pour cet article qui nous remet les pendules à l’heure. Personnellement je me suis toujours posé la question de comment voyager et s’engager à la fois, sans jamais vraiment franchir le pas, et je dois dire que ton article m’oblige à revoir ce point de vue. Efficace comme une bonne claque derrière la tête. Merci aussi de donner des pistes pour agir mieux et autrement. (PS : le compte insta, c’est le tiens ?)

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci beaucoup Aude ! Les deux comptes insta qui illustrent l’article ne m’appartiennent pas, il s’agit de @barbiesavior et @humanitariansoftinder. Le mien se trouve en bas de l’article 🙂

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  2. Bonjour
    Votre article est très pertinent.
    Perso ce genre de tourisme me fait vomir.
    Je vis en Colombie et quand je vois tous ces gens venir faire du volontariat soit disant pour être en contact avec les habitants, mais en réalité pour voyager cheap, j’ai les boules. D’abord car personne ne devrait accepter de travailler sans salaire (ou pire de payer pour pouvoir travailler). Ensuite car ils pillent les emplois locaux sans vergogne. Enfin car ils créent une concurrence déloyale. Ici ce n’est pas le mythe du sauveur qui joue, mais le mythe du hippy crasseux qui voyage à bon compte et donne des leçons à tout le monde sur la décroissance et ses bienfaits. Les mêmes ne feraient jamais ca6en France où travailler sans salaire serai vu comme de l esclavagisme pur et simple, et à raison. Mais en Colombie c’est cool. Et tant pis pour les l ocaux que ça prive demplous6

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  3. Aldéric

    Très bon article qui souligne une triste réalité.
    A l’heure des réseaux sociaux et à la course à l’ego, il est à craindre que ce type de tourisme explose…
    A ceux qui connaissent l’envers du décors, de sensibiliser autant que possible

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci Aldéric ! Plus grand chose à craindre puisque le phénomène a déjà explosé, on considère même que le marché du volontourisme est celui qui subit la plus forte croissance dans le domaine du tourisme !

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  4. Cecile

    Très bon article, bien résumé. Mais sur place, lorsque nous sommes pris dedans, nous avançons comme nous le pouvons. J’ai passé 17 années au Maroc, y ai vu des choses bonnes et de nombreuses autres terrifiantes et malhonnêtes. Pour arriver à la conclusion que lorsqu’on peut aider, alors il ne faut pas trop se disperser et aller au bout, ce qui ne finit jamais (pour ma part). Désormais en Colombie, avec ce même sentiments. Votre texte est juste, j’y ai appris que l’humain peut être bien pire que l’on s’imagine!!!il est difficile de faire confiance, donc faites les choses par vous même, pour les autres sans attentes de retour, mais en voyant que quelque part, quelqu’un aura avancé. Le don est un partage, il doit être sincère et sans arrières pensées (quelle horreur vous décrivez, quelle honte j’aurai). L’humain doit apprendre à se regarder en face!
    Je n’ai jamais eu peur de mon miroir, je me demande ce qu’on a loupé…

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  5. François Legleye

    Merci pour cet article très pertinent. Se donner bonne conscience ou acheter une ligne « humanitaire » pour son CV peut amener à faire plus de mal que de bien. S’agissant de certains endroits comme les favélas de Rio, attention aux problèmes de sécurité! Quand on veut aider quelqu’un on étudie le problème et on applique des solutions efficaces. Le volontourisme cherche essentiellement à satisfaire …le touriste.

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    1. AdélaÏde Auteur

      C’est exactement cela : et lorsqu’on voit les locaux qui déconstruisent et reconstruisent les murs des volontaires chaque nuit, les orphelins placés juste pour répondre à la demande des bénévoles, les orphelinats laissés volontairement en mauvais état pour donner du sensationnel au volontaire, les animaux attachés et torturés pour mieux être sauvés par les bénévoles… On se rend effectivement compte que la démarche du tourisme humanitaire vise plus à satisfaire le touriste que la cause.

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  6. Marie

    Eh bien en effet ça remet les pendules à l’heure. On a bien souvent envie de se rendre utile, et pourquoi pas à travers un voyage. Mais vos exemples avec les orphelinats ou pensions pour animaux font froid dans le dos. Tout est bon pour faire de l’argent. Et le blanc est le meilleur attrape nigaud. Ça donne parfois honte d’être blanc. Concernant le wooffing, votre avis doit être similaire je présume ? Merci pour cet article intéressant

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci de votre commentaire ! Concernant le wwoofing, je ne connais malheureusement pas assez bien pour avoir un avis. Il faudrait que je me renseigne, je ne connais pas assez la pratique pour savoir si elle comporte de tels travers.

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  7. Eludut

    Merci pour cet excellent article qui j’espère ouvrira les yeux à certains naïfs, et fera prendre conscience aux autres de leur égoïsme

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  8. Clara

    Bonjour et merci pour ton article, je partage à 100% ton avis ! C’est très important que les gens se rendent compte de ce que leur “bonne conscience” peut avoir comme conséquences. Je suis toujours outrée d’entendre certains se vanter de leur voyage humanitaire, dans un pays d’Afrique, qui est proposé par leur école de commerce à un prix exubérant ! Mais c’est aussi là que je me rends compte que la plupart n’ont aucune idée des travers de ce “voyage” et pensent “bien faire”. La solution n’est pas de leur jeter des pierres et les accuser de tous les maux (au risque de les braquer et que cela ne donne rien) mais plutôt de leur expliquer, un peu comme tu le fais dans ton article, afin qu’ils comprennent et en parlen à d’autres a leur tour (et si non bah…faudra lancer des rochers Haha !). Qui sait, ce commerce humanitaire n’existera plus grâce au bouche à oreille !

    J’aimerais aussi avoir ton avis (et celui de ceux qui te lisent !) sur les sites comme Workaway, Helpx ou encore les sites de Wwoofing dans le monde entier. Les prends tu en compte dans ton article ou est ce quelque chose encore à part ?

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    1. AdélaÏde Auteur

      Bonjour Clara, merci beaucoup de ton commentaire ! Effectivement, et d’ailleurs de plus en plus de personnes qui ont eux-même été touristes humanitaires ou de professionnels du tourisme dénoncent cette pratique, je pense que leur avis est d’autant plus intéressant qu’ils racontent, dans le cas des touristes humanitaires, comment tout est mis en place pour les satisfaire EUX, et non pas pour la cause défendue.
      Je ne connais pas assez bien les sites Workaway et Wwoofing mais de ce que je sais, la dimension humanitaire n’est pas dans le concept ? Il s’agit plutôt de volontariat sans visée humanitaire ? Dans ce cas ça n’est pas ce qui est visé dans l’article, je parle vraiment du tourisme humanitaire et pas du volontariat dans sa globalité.

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  9. Julie

    Merci Adélaïde pour cet article ! ça remet les choses à leur place et beaucoup de gens devraient lire ton article !
    J’ai vu lors de mes cours de marketing touristique toutes ces tendances de glamourisation de la misère comme tu le dis mais aussi dans des démarches de Dark Tourism (comme la visite de Tchernobyl ou autre). ça m’avait permis de réfléchir sur cette démarche si tentante finalement (de la façon dont elle est vendue) !
    Bel article !

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci beaucoup ! C’est intéressant que vous ayez étudié ça en cours, je me demande dans quel contexte ça rentrait avec la notion de marketing ? Quant au Dark Tourism, je découvre ça en ce moment sur Netflix, c’est dingue cette tendance à parcourir le monde pour voir du macabre !

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  10. Article très complet et super intéressant. Je suis totalement d’accord avec toi, et la question « feriez vous cela si vous n’aviez pas d’appareil photo? » est totalement vraie. Voir que ça contribue encore plus à la misère avec les enfants arrachés à leur parents pour satisfaire les lubies des touristes est encore plus affligeant…

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    1. AdélaÏde Auteur

      Merci Claire ! Effectivement il y a des dérives assez impressionnantes qui nous font réaliser qui sont les vrais bénéficiaires de ces démarches.

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  11. Un excellent article qui montre les travers de ce que certains pensent être une bonne action. Je n’étais jamais allée aussi loin dans la réflexion (le sauveur blanc), mais je ne pouvais déjà pas soutenir la pratique en ayant un questionnement honnête. Serait-on prêt à travailler gratuitement en France (voire à payer pour travailler) ? J’ai des doutes… Quel impact sur l’emploi des locaux lorsque des dizaines, voire des centaines d’étranger viennent travailler gratuitement ? Que diraient les Français s’ils voyaient des étrangers venir travailler gratuitement alors qu’eux n’ont pas de boulot ? Là, j’ai peur… Je pense que l’on retrouve le même problème avec le woofing…

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  12. Bonjour, je suis enseignante et j’avoue que j’avais pensé le faire dans le domaine de l’éducation. Mais je pense que ça ne se fera que si mon mari trouve du travail dans l’un des pays en demande et que je le suis. Cela me permettra alors de rester suffisamment longtemps pour apporter quelque chose aux enfants et également pour m’adapter à cette nouvelle vie et que chacun en tire le meilleur profit. En effet pour quelques semaines, ce n’est pas forcément le mieux !

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  13. Un article vraiment génial qui remet les pendules à l’heure. On voit fleurir de plus en plus d’offres de tourisme humanitaire et vraiment bravo de remettre les pendules à l’heure. Les photos de barbie sont excellentes!!!

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  14. Article super informatif! C’est vrai que ça arrive souvent même en Amérique du Sud de voir les gens qui parlent un peu de la manière que tu decris! Ça me fait toujours bizarre. Mais je connaissais pas du tout cette partie du volontourisme mais je dois dire que c’est super intéressant et ça fait réfléchir sur cette thématique et les erreurs à ne pas commettre. Merci!

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  15. Ton article m’a vraiment remuée merci pour cette analyse très pertinente.. et qui met un coup de pied dans la fourmilière. Etant maman, je dois dire que je suis particulièrement choquée par cette histoire de faux orphelinats… Il y a rarement des actions 100% désintéressées mais il est très pertinent de se poser la question de ses motivations vu la complexité des enjeux… merci pour ce bel article !

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  16. J’ai toujours voulu faire un voyage humanitaire mais j’avoue ne jamais avoir réfléchi à tout ce que tu dénonces dans ton article et pour ça, merci ! Ton point de vue et ton analyse sont très pertinents

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  17. Bonjour et bravo pour cet article de qualité ! 😎 Il est en effet encore nécessaire de rappeler que l’humanitaire est un domaine professionnel qui promeut l’autonomie et la dignité des personnes vulnérables, contrairement aux pratiques néfastes du volontourisme.

    Je me permets à ce propos de partager avec vous une vidéo réalisée l’an dernier mais évidemment toujours d’actualité, et dont l’objectif est de décrypter les méfaits du volontourisme tout en suggérant des alternatives justes et sensées pour les personnes qui souhaiteraient tout de même s’engager au sein d’une action solidaire (il reste en effet primordial de ne pas stopper les élans de solidarité, mais se servir de notre expertise pour les réorienter dans la bonne direction 🤓) : https://cdb-humanitaire.fr/volontourisme/

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  18. Chloe

    Je suis assez étonnée par ces aveux. J’avais très envie d’apporter mon aide en Afrique comme j’avais pu le faire en Australie. Mon premier volontariat je l’ai effectué en Australie et il ne faisait pas ça pour attirer le tourisme. Ils avaient besoin de main d’oeuvre pour s’occuper des animaux. Ils avaient pas d’argent pour payer des employés. Ils pouvaient juste héberger et nourrir leur volontaire. On travaillait très dur, réveiller 7h couché minuit, mais ça nous était égal puisqu’on voulait contribuer à une bonne action et en plus les animaux et les propriétaires savaient nous le redonner. Je pense que c’est important de souligner le bon côté du volontariat également car dans certains pays on est indispensable pour aider à réintroduire certains animaux qui ont perdu leur mère à cause, la plupart du temps, de l’être humain.

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    1. AdélaÏde Auteur

      Bonjour Chloé ! Merci de ton commentaire. Je fais ici vraiment allusion au tourisme humanitaire, l’humanitaire dans sa grande définition n’est pas visé par cet article. Dans sa forme touristique ça pose bien des problèmes sociaux-économiques que je détaille dans l’article sans toujours répondre aux besoins ressentis localement

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  19. Francisca

    2 séjours de plusieurs mois en Inde chez les plus pauvres des pauvres à Calcutta Mère Theresa je n’ai aucune photo de ces séjours. En revanche les sœurs acceptaient que des touristes viennent faire des photos certainement contre compensation financière vu à Khaligat le mouroir plusieurs fois et je trouvais ce voyeurisme honteux.

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  20. Baverel

    Merci pour cette contribution… mise en lien sur FB dans une publication où deux jeunes jurassiennes indiquent se préparer “sur un coup de tête” au 4L trophy…

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