Qu’on s’entende bien : j’adore le Brésil. J’ai tant de choses positives à dire sur le Brésil qu’un top ne suffirait pas à les résumer. Et pourtant, après avoir vécu un moment là-bas, dans différentes régions, il y a certaines choses que j’aurais aimé savoir avant de partir. Certaines choses ont été difficiles à vivre pour moi en tant que Française. Non pas qu’elles soient mauvaises, mais plutôt qu’elles se confrontent tellement à ma culture française, qu’il est très difficile de s’y adapter. Voici donc 6 choses difficiles lorsque l’on voyage au Brésil.

1. La culture du « oui »

Le fait que ce point soit placé en premier n’est pas un hasard : c’est sans doute la chose qui a été la plus grande difficulté pour moi. En France, nous avons une culture du « non » très forte : nous aimons débattre, confronter nos opinions, nous aimons manifester ou partir en grève, et oser se confronter à ses responsables dans une entreprise est souvent plutôt bien perçu. Le non, la contestation et la confrontation sont ancrés dans notre culture.

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Au Brésil, c’est plutôt l’inverse. Il est de coutume de montrer son accord à son interlocuteur, de ne pas le froisser, de se montrer enthousiaste et chaleureux. Je pense d’ailleurs que cette culture du « oui » si présente a un rôle crucial à jouer dans la réputation des Brésiliens qui sont connus pour être si chaleureux et sympathiques.

Alors autant vous dire qu’entre notre « non » bien français et le « oui » très Brésilien, le choc a été fort. Non pas qu’il soit désagréable de discuter avec des personnes très enthousiastes, mais au Brésil, un oui n’a pas forcément la même valeur qu’en France. Laissez-moi m’expliquer. Je ne compte par exemple plus les fois où des amis brésiliens se sont montrés très enthousiastes à l’idée de faire une sortie avec moi, pour que plus personne ne vienne le jour J. Pourtant, tout le monde m’avait confirmé, tout était prêt, mais le jour J, personne.

Professionnellement, cela peut également être un obstacle pour un Français qui n’est pas habitué à cette culture du oui. Je connais beaucoup de Français qui se sont lancés dans des projets professionnels en tant que prestataires, qui avait trouvé un client très enthousiaste à leur projet, qui ont commencé à plancher sur le dossier… Pour au final ne jamais conclure la vente, et avoir perdu un temps considérable de travail parce qu’il n’avait pas su estimer la valeur du oui brésilien.

2. Les aliments mélangés

Là encore, il n’y a aucun problème avec la nourriture brésilienne, mais plutôt un gouffre entre les cultures culinaires de nos deux pays, qui peut apporter son lot de difficultés pour les Français restant suffisamment longtemps au Brésil. Pour moi, la plus grande difficulté a été de m’habituer au fait de tout mélanger dans l’assiette. De nombreux Brésiliens aiment en effet servir une assiette garnie, par exemple, de farofa, de salade, de viande, de riz et de frites. Alors qu’en France on séparerait d’office la salade du reste, au Brésil, tout est généralement servi ensemble, et souvent mélangé ensuite avec la fourchette. N’étant pas habituée à cela, j’ai eu beaucoup de mal à m’y accoutumer.

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Pour raconter une anecdote rigolote qui illustre bien ce fossé culturel alimentaire entre nos deux pays, je vais vous parler de la fois où ma mère a cuisiné un repas pour un baptême brésilien. On lui avait demandé de préparer un plat typiquement français à ajouter au buffet pour les quinzaine d’invités, et elle a donc naturellement préparé un bœuf bourguignon pendant de longues heures. Les convives ont tout aussi naturellement mélangé ce bœuf bourguignon avec les autres plats du buffet, et son bœuf bourguignon s’est donc retrouvé, selon les assiettes, garni d’ananas, trempé de sauce soja, saupoudré de farofa ou encore agrémenté de feijões, les haricots noirs dont les Brésiliens raffolent. Et bien vous n’auriez pas aimé voir la tête de ma mère quand on lui a dit que la cuisine française était délicieuse !

3. Les amitiés

Beaucoup de Français ont des difficultés à se faire des amis au Brésil. En effet, au Brésil, les amitiés ne se tissent pas de la même façon qu’en France. Si les Brésiliens sont souvent très chaleureux aux premiers abords, avoir une relation plus profonde est plus difficile. Cela est encore une fois dû à cette fameuse culture du oui ou du non. Alors que les Brésiliens aiment ne partager que le positif à leurs proches, les Français ont besoin de pouvoir se confier et parler de choses plus profondes et moins futiles à leurs amis.

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Résultat : les Brésiliens trouvent cela très difficile de nouer une amitié avec un Français car il se montrera froid et distant au premier abord ce qui ne correspond pas à la façon de faire brésilienne. De l’autre coté les Français rencontrent beaucoup de Brésiliens très chaleureux, mais déchantent vite lorsqu’il s’agit de nouer une relation plus profonde, car les Brésiliens n’ont pas l’habitude de partager leurs problèmes à leurs amis, ce que nous considérons comme une véritable intimité. D’ailleurs, cette difficulté à se faire de vrais amis et non des relations superficielles au Brésil est l’une des choses qui m’a été le plus rapporté par les Français vivant au Brésil !

4. Les retards

Ahhh, les Brésiliens et les horaires… Mettons les points sur les i tout de suite : si on vous donne rendez-vous à 18h, ne soyez pas au rendez-vous à 18h malheureux ! Je me souviens très bien de mon arrivée à Rio, où j’avais rendez-vous avec des amis brésiliens à une station de métro. Je n’avais pas de portable, alors je leur ai bien demandé de confirmer l’horaire afin de pouvoir les retrouver. Et devinez qui a attendu 1h30 dans le métro carioca avant d’enfin voir débarquer ses amis ?

Souvent, les Brésiliens partiront en fait de chez eux à l’heure à laquelle vous êtes censés vous retrouver. N’y voyez là aucune impolitesse, au Brésil, tout le monde le sait, et donc personne n’attend ! Pour rendre un peu justice aux Brésiliens, je préciserais que ces retards ont tendance à être moins présents dans le sud du pays, qui, a bien des aspects, a une culture plus proche de celle que nous retrouverons en Europe.

5. L’omniprésence de la musique

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Ce n’est un secret pour personne : le Brésil est un pays qui aime la musique ! Et tant mieux pour nos oreilles ! Sauf que voilà, parfois, la musique est un peu trop… présente. Où que vous alliez, il y aura quelqu’un pour mettre de la musique à fond. Et n’imaginez pas y échapper en vous organisant un week-end nature : là aussi, comptez sur un groupe de Brésiliens armé de son enceinte portable pour vous mettre du bon funk brésilien à fond la caisse. Même rengaine à la plage, où les baraques de plage semblent se lancer dans un concours de décibel sans limites.

6. Les reniflements

En France, on nous a éduqué depuis tout petit à sortir un mouchoir en papier lorsque l’on a le nez qui coule : « arrête de renifler et mouche-toi » ! La bienséance veut qu’il est très mal vu de renifler, encore plus si c’est sonore ! Au Brésil, c’est tout l’inverse : la bienséance veut que l’on renifle lorsque l’on est enrhumé, plutôt que de sortir un mouchoir en papier et d’expulser bruyamment tout ça devant tout le monde.

Soit, les deux points de vue se défendent. Sauf que lorsqu’un Français a été éduqué toute sa vie à trouver les bruits des reniflements dégoutants, autant vous dire que le choc peut être difficile en se baladant dans les rues brésiliennes où renifler bruyamment est très courant. Mais croyez-moi, les Brésiliens seront tout aussi dégoutés s’ils vous voient vous moucher à la vue de tous, et il est préférable de s’isoler dans la salle de bain pour faire ça !

Si vous souhaitez en savoir plus sur le Brésil et sa culture, je vous invite à découvrir mes articles sur les habitudes alimentaires brésiliennes qui surprennent les Français ou encore 20 faits surprenants sur le Brésil !

Et d’ailleurs, vous qui connaissez le Brésil, y-a-t-il d’autres différences culturelles qui vous ont posé problème en tant que Français ?

11 Commentaire à “6 choses difficiles pour les Français au Brésil”

  1. Divry Bernard

    Três bonne analyse des coutumes Brésiliennes.
    Je suis au Brésil depuis 35 ans et j’avais oublié qu’à mes débuts j’avais du mal à assimiler ces différences culturelles.
    Aujourd’hui je sais que même naturalisé Brésilien je ne serai jamais un vrai Carioca.!!!!!

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  2. Dominique

    Vous oubliez des attitudes très dérangeantes comme les repas qui ne sont pas partagés, le manque de sensibilisation à la nature et à la pollution, , la consommation excessive de bière, le non respect de l’autre, musique jusqu’à plus d’heures dans les maisons quand ils font la fête.
    Le vin qu’ils aiment sucré…
    Mais quelle gentillesse… Mais aussi, nous européens sommes des machines à cash…

    J’ai passé 3 mois au Brésil, Fortaleza à Belém en omnibus, Belém Santarém en lancha, Manaus, Iguaçu, rio.

    2 mois de plus de Belém à Iguaçu en passant par le Piauí, Tocantins, Jalapão, Pantanal, Pousada e ônibus.

    Três chaleureux et sympathique, mais de grands enfants.

    Mais certains échappent à ces travers…

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    1. AdélaÏde Auteur

      Le Brésil a une culture si riche et différente de la notre que la liste des choses qui peuvent donner du fil à retordre aux Français peut être longue !

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  3. Nicolas

    Alors que sans mouchoir accessible nous, français, nous sèchons le nez par un mouvement horizontal du dessus de la main, les brésiliens le font d’un mouvement vertical de l’intérieur de la main… 😬… j’ai souvent trouvé que les règles et notions d’hygiène sont influencées par la culture…et ça c’est bizarre et remet encore des choses en question.

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    1. AdélaÏde Auteur

      Ah je n’avais jamais fait attention ! Pour le coup l’hygiène est très importante pour les Brésiliens qui pensent d’ailleurs souvent que les Français sont sales…

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  4. Lucie

    C’est tellement vrai tout ça, mon prof de portugais renifle tout le temps la première fois j’étais surprise, ça me dérange toujours autant avec le temps mais je me vois pas lui dire de se nettoyer le nez avec un mouchoir.

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  5. Matheus

    C’est vrais… Et comme tu a dit, ces differences culturelles sont étranges pour nous aussi.

    Pourtant, en rapport à les vrais amitiés, je ne crois pas que est plus facilles pour un br les faires en france que un fr a les faires au Brésil !

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    1. AdélaÏde Auteur

      Je n’ai jamais dit que c’était plus facile pour l’un ou pour l’autre ! J’ai conscience que c’est également difficile pour les Brésiliens qui ne retrouvent pas cette chaleur chez les Français

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