La basilique San Petronio à Bologne est la quinzième plus grosse église au monde. C’est un trésor du patrimoine italien et catholique. Seulement, si vous y entrez sans vous informer à son propos, vous allez rater 90 % des choses intéressantes à son sujet. J’ai donc conçu cet article comme un guide court et pratique pour pointer les trésors de la basilique San Petronio.
Conseil de visite : entrez dans la basilique San Petronio un peu avant midi, pour observer un phénomène spectaculaire qui se produit chaque jour à midi, dont je vous parle plus bas, dans la partie sur la méridienne.
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Histoire de la basilique San Petronio de Bologne
On commença à construire la basilique San Petronio de Bologne, comme la pièce majeure de la récente Piazza Maggiore, en 1390. Elle est dédiée à Saint Pétrone, le saint patron de la ville, qui fut évêque de Bologne au Ve siècle. Le projet initial était de surpasser la basilique Saint-Pierre de Rome, mais au fil des siècles, l’argent vînt à manquer et diverses controverses apparurent, si bien que non seulement elle ne fut pas aussi grande qu’espérée, mais en plus sa façade ne fut jamais achevée, et elle n’est donc que partiellement décorée de marbre. Ce n’est qu’en 1659, que les travaux prirent définitivement fin, à l’initiative du Pape, ne tolérant pas que Bologne construise une basilique plus important que celle du Vatican. En guise de compromis, il finança entièrement la construction du siège de l’Université de Bologne : l’Archiginnasio.
Le 24 février 1530, Charles Quint, souverain européen le plus puissant de son siècle, fut couronnée empereur du Saint-Empire romain germanique ici même.
Que voir dans la basilique San Petronio
La façade
La façade inachevée montre le coup d’arrêt brutal que reçut le chantier, lorsque le Pape Pie IV décida d’y mettre un terme, pour ne pas que Bologne fasse de l’ombre à Rome. Il est donc intéressant de voir la partie inférieure de la basilique richement décorée de pierre blanche d’Istrie et de marbre rose de Vérone, alors que le haut est constitué de briques nues. Le portail central, sculpté par Jacopo della Quercia (sculpteur toscan), évoque des scènes de l’Ancien Testament.
La représentation de Mahomet à Bologne
Dans la chapelle Bolognini de la basilique San Petronio, se trouve le tableau L’Enfer, peint en 1410 par Giovanni da Modena. Seulement, la fresque représente Mahommet, prophète de l’Islam, en train de se faire dévorer par un démon de l’Enfer. Cela a valu à la basilique San Petronio de Bologne d’être la cible de plusieurs tentatives d’attentats au début des années 2000, toutes déjouées.
La ligne méridienne de Cassini
Dans la basilique San Petronio de Bologne, vous verrez très vite une originalité : une ligne en pierre blanche au sol, protégée par du verre et des cordons. Elle a été conçue en 1655 par l’astronome franco-italien Jean-Dominique Cassini. Cette ligne est en fait un cadran solaire d’une précision remarquable. Long de 66 m, c’est même le plus grand cadran solaire au monde. Un trou de 2,7 cm permet de laisser entrer la lumière du soleil, qui tape chaque jour à midi pile la ligne méridienne à un endroit différent selon la journée. Le point de la ligne où tapait le soleil a permis de calculer la hauteur de l’astre et de relever d’autres informations astrologiques très précises pour l’époque. Tous les 21 juin à 13 h 16, le soleil touche précisément le signe du cancer, marquant le solstice d’été de Bologne.