J’ai habité près de deux ans en Allemagne, notamment à Münster. J’ai vu de nombreuses personnes essayer d’organiser un road trip en Allemagne, et souvent rater leur itinéraire. Leur erreur : chercher à relier les grandes villes entre elles, qui sont loin d’être les plus intéressantes !
J’ai donc confectionné (et testé) ce road trip en Allemagne de deux semaines, pour qu’il vous permette de voir des villages typiques allemands, qui ont le plus de charme, mais aussi des villes avec beaucoup de caractère et des lieux naturels exceptionnels. Cet itinéraire vous permettra de découvrir une Allemagne traditionnelle, vivante, où l’on mange des produits du terroir et où l’on ne s’ennuie jamais.
J’ai également conçu ce road trip pour être réalisable en voiture, mais également en train comme je l’ai fait. Il permet également de faire une halte en Autriche, mais je vous donnerai des options pour remplacer cela si vous souhaitez rester en Allemagne.
Infos pratiques :
- Nombre de Länder (États) traversés : 6 (Rhénanie Palatinat, Hesse, Bavière, Salzbourg, Bade-Wurtemberg)
- Kilomètres parcourus : 1 150
- Moyen de locomotion : Voiture ou train (Deutsche Bahn)

Jour 1 : Moselkern et le château d’Eltz
Moselkern est un magnifique village de la vallée de la Moselle, dans le Land de Rhénanie Palatinat. Son avantage principal : il est situé à deux pas du superbe Château d’Eltz. Ce château est l’un des plus visités d’Allemagne, et la plupart des touristes s’agglutinent dans le village de l’autre côté du château. Pourtant, Moselkern est plein de charme et largement épargné du tourisme. C’est un vrai village allemand typique et authentique. À Moselkern, vous n’aurez donc le choix qu’entre deux hôtels : Hotel Moselkern et Zur Burg Eltz. Je vous recommande vivement le deuxième, puisqu’en plus d’être très bien tenu et situé en face de l’église centrale, il s’agit du seul restaurant du village à rester ouvert pour le diner !
Ne manquez pas la mairie historique datant de 1535, la plus ancienne mairie de toute la vallée de la Moselle ! Au cours de ses presque cinq siècles d’histoire, ce superbe bâtiment à colombages a servi d’école, de garderie et de bâtiment religieux, avant de finalement redevenir un hôtel de ville en 2002.

Depuis Moselkern, comptez 45 minutes à 1h de marche jusqu’au château, selon votre rythme. La première moitié de la randonnée se fait aux abords du village sur des routes bétonnées bordées de jolies petites maisonnettes, tandis qui la deuxième moitié, qui grimpe un peu mais reste agréable et très accessible, se fait dans la forêt. Au bout du chemin, entre les arbres, vous verrez alors apparaître le sublime château Burg Eltz. Aussi beau que fascinant par son histoire, il a été construit au XIIe siècle, et appartient, depuis, toujours à la même famille ! Ce sont donc quelques 33 générations qui s’y sont succédées, et le comte et la comtesse d’Eltz y vivent toujours aujourd’hui. Chacune des générations qui s’y sont succédées, pour imposer leur pouvoir, ont alors ajouté sa petite touche au château, ce qui explique sa diversité architecturale et l’anarchie de donjons et tourelles qui fait tout son charme !
Jour 2 : Bacharach

Toujours en Rhénanie Palatinat mais en changeant de cours d’eau, puisqu’on se trouve cette fois au bord du Rhin, se trouve la magnifique Bacharach (pas facile à prononcer pour les Français : « Barhararh »). Se cache dans ce bourg de moins de 2 000 habitants, l’un des plus beaux villages de la vallée, entouré de vignes, encerclé de remparts, peuplé de maisons à colombages. Ces trois éléments définissent le village, et en passant sous les arches fortifiées de l’enceinte, on est émerveillés par toutes les maisons à poutres apparentes qui abritent des bars à vin et autres restaurants de cuisine allemande. Car Bacharach est une destination de choix pour les gourmands, que ce soit pour déguster le riesling de la région ou pour goûter aux nombreuses spécialités, telles que du bœuf braisé au riesling.
Consultez mon article sur les plats typiques allemands, pour choisir au restaurant sans vous tromper !
Parmi les maisons toutes plus belles les unes que les autres, il ne faut surtout pas manquer la Altes Haus datée de 1368 qui expose fièrement ses pans de bois rouges.

Tout ce beau village est entouré de fortifications, et on peut d’ailleurs monter dans la tour du guet pour avoir un point de vue époustouflant sur la ville, les vignes et le Rhin. En prenant les escaliers derrière l’église Saint-Pierre, on peut prendre encore bien plus de hauteur et atteindre le Burg Stahleck, château fort du XIIème siècle, avec en chemin la ruine de la chapelle Werner, tapissée d’herbe pour un effet énigmatique. Plus encore que ces deux bâtiments, c’est la vue dégagée sur la vallée du Rhin qui émerveille sur le chemin.
Jour 3 : Rüdesheim am Rhein

Le plus pratique pour rejoindre Rüdesheim am Rhein depuis Bacharach est certainement d’emprunter un bateau ferry et de descendre le cours du Rhin, et quoi de plus romantique ! En changeant de rive, on change également d’État, puisque le Rhin marque la frontière entre les Länder de Rhénanie Palatinat et Hesse. Rüdesheim, cette ville de 9 600 habitants, a beau être, elle aussi, viticole, elle est très différente de sa voisine sur la berge d’en face ! Déjà, les menus des restaurants traduits en plusieurs langues et les inscriptions en chinois dans les rues annoncent la couleur : ce village romantique est très touristique, et accueille chaque année 3 millions de touristes. Mais faites moi confiance : personne ne dort sur place. À la fin de journée (dès 17h), les touristes retourneront tous dans leur voiture ou dans leur bus, et vous aurez ce trésor pour vous seul. À dire vrai, Rüdesheim am Rhein est même l’un de mes arrêts préférés de ce road trip !
Son cœur historique, entouré de vignes, offre un charme d’un autre temps. Bercées au rythme de nombreuses fontaines, les ruelles sont encadrées de vignes grimpantes et bordées de restaurants. La ruelle la plus célèbre (et fréquentée !) du village est la fameuse Drosselgasse, étroite, fleurie, les bâtiments en pierre au charme kitsch sont surmontés d’enseignes en fer forgé représentant des grappes de raisin. C’est dans cette rue que se trouve mon restaurant préféré du voyage : le Breuer’s Rüdesheimer Schloss. On y mange bercé par le pianiste ou le groupe invité en duo avec l’eau de la fontaine. Ne manquez pas la pintade à la truffe ou le canard entier braisé !

L’autre rue de charme du village n’est autre que l’Oberstrasse, elle aussi bordée de nombreux restaurants, de plantes et de fontaines. Pour dormir, bien situé dans cette rue, l’hôtel Weinhotel des Riesling zum Grünen Kranz offre un excellent rapport qualité prix avec des chambres très confortables et bien équipées donnant sur une paisible fontaine. Vous aurez même droit à un verre de vin local à votre arrivée ! Et lors de votre visite à Rüdesheim, pour vous plonger encore plus dans l’ambiance viticole, montez dans le petit téléphérique pour survoler les vignes dix minutes jusqu’à arriver au Niederwalddenkmal, construit en 1883 pour célébrer la victoire de la création de l’Empire Allemand et la victoire de la Prusse sur la France.
Jours 4 et 5 : Nuremberg

La plupart des touristes oublient la deuxième plus grosse ville de Bavière (avec plus de 500 000 habitants), et ne s’intéressent qu’à Munich. Pourtant, Nuremberg a regorge de patrimoine et de trésors historiques. Son centre historique est d’une richesse sans égal, que ce soit par la beauté des façades qui le composent ou par les musées et autres lieux culturels qu’il renferme. Pour embrasser la ville dans son ensemble, on grimpe dans le château médiéval de Kaiserburg, dominant la ville depuis le XIe siècle.
De manière générale, la vieille ville (Altstadt) de Nuremberg permet de profiter pleinement des attraits médiévaux germaniques, puisqu’elle a été entièrement reconstruite à l’identique après la Seconde Guerre Mondiale. Ce centre a en effet été détruit à 90 % par les Alliés, puisque Nuremberg était la ville des sessions nazis, où ont été tournées les fameuses images des foules en folie acclamant le Führer. On peut d’ailleurs toujours voir une partie de ce bâtiment, qui était colossal, pour imposer la puissance du parti : le Reichparteitagsgelände. Parmi les nombreux musées de la ville, il ne faut pas manquer le Centre de Documentation (Dokumentationszentrum Reichparteitagsgalände) qui explique les phénomènes sociaux-économiques qui ont permit la montée du nazisme, et permet de rendre l’histoire plus tangible avec des objets d’époque, dont certains ayant appartenu à Hitler. Enfin, pour clôturer la boucle, vous pouvez également visiter le mémorial des procès de Nuremberg, dans la salle où ont été condamnés 24 des principaux dirigeants du parti nazi. Ce n’est pas un hasard si ces procès se sont tenus à Nuremberg : elle avait été nommée par Hitler « capitale idéologique du troisième Reich ».

Et c’est parce que le centre a été particulièrement détruit pendant la guerre, qu’il ne faut surtout pas manquer la belle Weissgerbergasse : une rue de maisons à colombages, authentiquement médiévale, puisqu’elle a su résister aux bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Dans le même esprit, juste en face de la gare, se trouve le Handwerkerhof (le village d’artisanat). Celui-ci n’a rien de médiéval, puisqu’il a été placé au creux des remparts de la ville en 1971. Pour autant, il s’agit d’une superbe réussite à tel point qu’il a finit par rester alors qu’il n’était prévu que pour un an. On peut y dénicher nombre de trésors d’artisans locaux, mais également quelques restaurants (pour manger notamment les fameuses saucisses de Nuremberg) !
Un des autres atouts incontestables de Nuremberg, c’est la rivière qui la traverse, la Pegnitz, et sème sur son chemin dans la vieille ville nombre de petits ponts, de bâtiments sur l’eau, de berges fleuries… En fait, Nuremberg a tout le charme d’une ville médiévale pittoresque, traditionnelle et authentique, en gardant les attraits culturels d’une grande ville moderne et historique.
Jours 6 et 7 : Salzbourg (Autriche) ou Berchtesgaden
Comment ? Mais il s’agit pourtant d’un road trip en Allemagne ! Et oui, Salzbourg est bien situé en Autriche ! Si j’ai choisi de l’inclure dans mon itinéraire, c’est non seulement qu’il s’agit d’une ville magnifique à la frontière de l’Allemagne (et donc sans gros détour), mais aussi parce qu’elle rend l’itinéraire plus facile pour ceux qui feraient ce road trip en train. Pour ceux qui souhaient rester, vous pouvez à la place vous rendre à Berchtesgaden, dans les Alpes Bavaroises, et donc passer au point suivant. Et jai pensé à tout : ceux qui s’arrêtent en train à Salzbourg pourront aussi rejoindre Berchtesgaden en bus en 40 minutes.

Avec ses 150 000 habitants, il s’agit de la quatrième ville la plus peuplée d’Autriche. Son charme lui vient de son histoire, de son élégance, mais également de la rivière d’un bleu froid qui la traverse, la Salzach. Salzbourg est majestueuse et élégante, avec, à chaque coin de rue un violoniste jouant de la musique classique. C’est bien ici que Mozart est né et a vécu une grande partie de sa vie !
D’ailleurs, à Salzbourg, Mozart rythme la musique, mais aussi les visites touristiques, puisqu’on peut tantôt visiter sa maison natale, tantôt la cathédrale Saint-Rupert où il a été baptisé, tel ou tel endroit où il a joué… Bien que citoyen de marque, je trouve cet attrait largement sur-exploité, en cela qu’on voit Mozart à tous les coins de rue, sur toutes les publicités touristiques, ses musiques sont jouées partout, on vend à chaque endroit que Mozart y aurait fait tel ou telle chose, tous les cafés, restaurants, magasins et parking sont estampillés au nom de la star locale…
Pour autant, ne croyez pas que l’on exagère le charme de Salzbourg, son centre historique classé patrimoine mondial de l’UNESCO est à couper le souffle d’élégance. Il abrite notamment la superbe Getreidegasse (rue de naissance de Mozart), la rue aux mille enseignes, où chaque magasin (même McDonald’s !) arbore fièrement une enseigne en fer forgé. Mais la véritable star des visites de Salzbourg n’est autre que la forteresse de Hohensalzburg. Construite sur plusieurs siècles, à partir du XIe siècle, elle domine la ville de ses 250 mètres de longueur, en faisant l’un des plus grands châteaux médiévaux d’Europe.
Jour 8 : Königssee

Depuis Salzbourg, une quarantaine de minutes en bus suffisent à rejoindre à nouveau la Bavière pour découvrir l’un de ses joyaux : le lac de Königssee. Prenez alors le bus 840 depuis la gare de Salzbourg pour atteindre Berchtesgaden, ville de 7 000 habitants dans les Alpes. Profitez-en pour visiter le centre ville historique, magnifique de part sa situation, entouré de montagnes ! À la gare de Berchtesgaden, prenez ensuite le bus n° 841 ou 842 pendant 10 minutes pour aller au lac de Königssee. Arrivés au lac, vous serez accueillis par une horde de boutiques touristiques qui gardent toutefois leur charme car elles vendent beaucoup d’artisanat ou de produits traditionnels tels que les fameux vêtements traditionnels bavarois.
Une fois le lac aperçu, on est aussitôt happé par sa beauté sans égal et ses eaux cristallines. C’est d’ailleurs l’un des lacs les plus propres d’Allemagne ! Il doit cela au fait de n’être entouré d’aucune exploitation agricole, au fait que les bateaux marchent à l’énergie électrique et au bon réseau d’égout des villages aux alentours. Ce lac tout en longueur, de ses près de 20 kilomètres de long, prend différentes teintes selon les différents affluents qui s’y déversent. Selon les endroits : bleu nuit, noir, vert émeraude, ou même turquoise ! C’est pour mieux observer toutes ces nuances qu’il ne faut pas faire l’impasse sur le tour en bateau de la Bayrische Seeschifffahrt Königssee sur le lac. Il permet en plus de s’approcher au plus près des cascades qui se déversent dans le lac, et fait une pause au cours du trajet pour montrer l’impressionnant écho dans la vallée en jouant un air de trompette. Malgré le côté attraction à touriste, c’est assez bien fait (comme toute l’exploitation touristique du site) et le résultat est absolument hypnotisant ! Le bateau effectue un premier arrêt à la moitié du trajet, à l’église Sankt Bartholomä. Vous pouvez également choisir de faire tout le trajet jusqu’à l’autre bout du lac, ce qui vous donnera accès à d’incroyables randonnées, notamment autour d’un autre lac tout aussi impressionnant, l’Obersee et ses eaux incroyablement transparentes.
Infos pratiques bateaux Königssee : Il faut idéalement réserver son billet en ligne (au moins un jour avant), même si 80% des billets sont garantis à la vente sur place pour le jour même. Pendant les journées ensoleillées et la haute saison, ces billets vendus sur place sont victimes de leur succès, et achetés dès le matin pour la journée entière, d’où l’importance de réserver en ligne. Avec la réservation en ligne, il faut cependant réserver un horaire précis et ni annulation, ni échange ne sont prévus. Visiter par temps nuageux voire légèrement pluvieux peut permettre d’éviter la grande affluence de touristes en haute saison, et la brume et la pluie donnent un aspect mystérieux au paysage : n’annulez donc pas votre visite à cause de la pluie ! Les bateaux partent toutes les 30 minutes.
Jours 9 : Füssen
Elle ne le laisse pas deviner, car ses paysages en reliefs sont moins impressionnants que ceux de Berchtesgaden, et pourtant, la ville de Füssen et ses 15 000 habitants est la plus haute ville de Bavière, avec 808 mètres d’altitude ! Elle est particulièrement connue pour être la ville (desservie par les trains) la plus proche du célèbrissime château de Neuschwanstein. Pourtant, elle représente en elle-même une superbe halte pour passer une journée. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elle représente le terminus de la fameuse Route Romantique : son centre historique vaut le détour.

Ce centre gravite autour du château Hohes Schloss, qui était jadis la résidence des évêques d’Ausbourg. On l’atteint en seulement 10 minutes de marche depuis le centre. Là, c’est ses peintures en trompe l’œil très bien entretenues qui laissent sans voix : elles datent du début du XVIe siècle ! Elles sont omniprésentes et couvrent chaque recoin de la façade de la cour intérieure. Au pied du château, le centre historique dispose de nombre de commerces et petits restaurants emprunts des charmes de la montagne.
Question shopping, n’hésitez pas à vous arrêter dans un des nombreux magasins vendant des tenues traditionnelles bavaroises, elles constituent un souvenir authentique de choix ! Et pour une pause goûter, ne manquez pas la célèbre spécialité de la Franconie, la boule de neige Diller, un gâteau fait de sablé formant une boule recouverte de sucre glace, disponible chez Diller Schneeballenträume !
Jour 10 : le château de Neuschwanstein
À seulement une dizaine de minutes en bus de Füssen, se trouve l’incroyable château de Neuschwanstein, le site touristique le plus visité d’Allemagne. Perle blanche au milieu de la forêt, il fascine des touristes du monde entier. Si vous souhaitez visiter l’intérieur, surtout en haute saison, réservez vos tickets longtemps à l’avance, car ils peuvent être complets des mois avant. Sinon, chaque jour, la billetterie vend un lot de tickets pour le jour même, il faut alors se présenter au magasin dès son ouverture, voire faire la queue avant l’ouverture, en haute saison. Ni très prévoyante, ni très matinale, j’ai donc fait l’impasse sur la visite de l’intérieur du château.

Pour grimper au château, on a le choix entre plusieurs moyens : à pieds, bien sur, mais aussi en calèche attelée à des chevaux en partance de l’hôtel Müller et vous déposant à seulement dix minutes de marche du château pour 6€ ou encore en navette en partance du parking P4 pour 2,50€. Ces dernières déposent près du point de vue Marienbrücke, il ne vous restera qu’à marcher 10 minutes en descente jusqu’au château. En randonnée, le meilleur point de vue est incontestablement celui du pont Marienbrücke, juste en face du château. Il ne faut cependant pas avoir peur du vide, tant le précipice est vertigineux !
Mais la vue sur le château immaculé vaut tout de même la petite frayeur : crée par Louis II, qui régna sur la Bavière de 1864 à 1886, ce château poétique au style Renaissance est un anachronisme total ! Il a en effet été crée alors que New York se hérissait déjà de ses premiers gratte-ciels, et l’Allemagne était déjà en pleine révolution industrielle ! Alors ne vous laissez pas berner par ses beaux donjons charmeurs mais trompeurs : le château aura été construit entre 1869 et 1886 ! Louis II de Bavière, romantique et rêveur, a dessiné lui-même les plans de son château idéal, non pas accompagné d’un architecte, mais d’un décorateur de théâtre, ce qui en dit beaucoup sur ses intentions poétiques ! Son caractère anachronique est d’ailleurs tout à fait volontaire, puisqu’il cherchait à s’inspirer de l’imagerie germanique, de l’Allemagne médiévale, de la poésie et également de son grand ami, l’homme de théâtre Richard Wagner. C’est ainsi que le château fût construit comme une mise-en-scène théâtrale. Et dire qu’il est sorti tout droit d’un conte de fées n’est pas tout à fait faux non plus, puisque Neuschwanstein a inspiré Walt Disney pour son célèbre château de la Belle au Bois Dormant, et donc pour le logo Disney !
Jour 11 : Lindau
Si on veut s’immerger profondément dans le Lac de Constance, rien de mieux que Lindau, littéralement plongée dans ses eaux, puisqu’il s’agit d’une île ! Enfin, la partie historique de cette ville de 25 000 habitants, en tous cas, est constituée de l’île du même nom, le reste se trouve plus sagement sur la côte. D’ailleurs, en été, ce cœur historique, se confondrait presque avec la côte d’Azur ! Sa promenade qui n’a rien à envier à celles de la côte méditerranéenne est bordée de terrasses, de glaciers, de petits magasins et décrite comme la plus belle du lac ! En dehors de la promenade, le centre de l’île a également beaucoup de charme, et ne manquez pas la mairie historique.

Le lac de Constance, ou Bodensee en allemand, est le troisième plus grand lac d’Europe, avec 536km² ! Il est composé de l’Obersee (non, pas le même que celui de Königsee !), le grand lac au bord duquel se trouve Lindau, et de l’Untersee, plus petit lac. Ce géant d’eau ne borde pas seulement l’Allemagne, mais également l’Autriche et la Suisse ! Ainsi, en un tour de bateau, on peut facilement faire les trois pays dans la journée !
Mais pas besoin de trop s’éloigner de Lindau pour apprécier la beauté du lac et de ses alentours : louer des vélos et se promener dans sur la côte peut s’avérer très agréable, d’autant qu’il existe plusieurs pistes cyclables en boucle autour de Lindau, et que certains sentiers passent par des plages ! Attention toutefois, le lac a beau tromper et faire croire à une ambiance méditerranéenne, les galets des plages rappelleront vite à vos orteils où vous vous trouvez ! Le soir, regagnez la promenade pour admirer le coucher de soleil romantique sur l’immensité du lac, depuis le ponton menant à la statue du lion de Bavière perchée au dessus de l’eau.
Jour 12 : Triberg im Schwarzwald
On change une dernière fois de Land pour se retrouver dans le Bade-Wurtemberg, plus proche de la frontière française. Là, la forêt noire, recouvre les reliefs, et votre voyage en train jusqu’à la gare de Lindau sera déjà en soit une aventure ! La première partie, plus longue, longe le Lac de Constance qui ne semble jamais finir, pour enfin pénétrer dans l’insondable forêt noire. Les dernières minutes du voyage se feront même à flanc de montagne, devant un précipice vertigineux !
Triberg a beau être un village de seulement 5000 habitants, il voit les choses en grands puisqu’il abrite la plus grande cascade d’Allemagne et le plus grand coucou du monde ! À une demie heure à pieds du centre, j’ai malheureusement fait l’impasse sur le coucou géant, mais le centre pittoresque regroupe déjà beaucoup de ce folklore, notamment dans la boutique Haus der 1000 Uhren (la maison des 1000 horloges), qui abrite, comme son nom l’indique, de nombreux coucous tous plus beaux et élégants les uns que les autres ! Et dans ce haut lieu du folklore allemand, il serait bête de partir sans goûter une part de forêt noire, le gâteau, cette fois ! Pour ce faire, le Café Schäffer et son ambiance rustique de grand-mère (ou d’Oma), est idéal : commandez une Schwarzwald. Le café-pâtisserie sert différents gâteaux, et prépare la forêt noire selon la recette originale de 1915 de Josef Keller !
Enfin, en hauteur du centre, se trouvent les fameuses plus grandes chutes d’Allemagne : les eaux du Gutach se jettent ici de 163 mètres de haut ! Cependant, elles effectuent leur chute en plusieurs sauts, et l’on ne voit ni d’en haut, ni d’en bas, la chute en entier. Pour autant, les chutes valent la promenade et la forêt est verdoyante en toute saison. En Automne, une foule d’écureuils se mêle même aux touristes. Attention, si vous voulez monter jusqu’au dessus des chutes, la balade peut s’avérer très abrupte et fatigante !
Jour 13 : Fribourg-en-Brisgau
En se rapprochant encore plus de la frontière française, on atteint la superbe ville de Fribourg dont le centre historique paraît ensoleillé et rafraîchissant, de part ses petites rigoles d’eau qui longent toutes les rues. Les Bächle sont en effet l’une des particularités de la ville qui surprend dès l’arrivée : les enfants y font flotter des petits bateaux, les adultes y trempent les pieds en été, mais à quoi peuvent-ils bien servir ? Ces petits ruisseaux bordant les trottoirs sont aussi vieux que la ville, puisqu’ils dateraient de la fondation de la ville au XIIème siècle, si bien qu’ils sont devenus l’un de ses emblèmes. Ils étaient, autrefois, utilisés pour éteindre les incendies et pour approvisionner la ville en eau.

Le centre ville pavé de Fribourg est d’un charme fou, avec toutes ses maisons à colombages remarquablement reconstruites à l’identique, après que le centre historique ait été quasiment intégralement détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, à l’exception de la cathédrale. Il fait bon y flâner sans but précis, et faire du shopping parmi les nombreuses boutiques. D’ailleurs, si vous croisez un peu partout (comme sur les maillots de l’équipe de foot locale) un drôle de symbole constitué de trois rond rouges, sachez qu’il s’agit du Bollenhut. Ce drôle de chapeau avec d’énormes pompons était à l’origine porté par les femmes d’une poignée de villages ruraux protestants. Il est, avec le temps, devenu un symbole de la Forêt Noire toute entière, arboré fièrement dans les magasins de souvenirs et comme logo de différentes entreprises.
Enfin, pour déjeuner à Fribourg, attardez vous sur l’une des deux portes médiévales (pas détruites pendant la guerre !) qui délimitent le centre-ville, en l’occurrence, à l’angle de la porte Saint Martin (Martinstor). Là, derrière la porte discrète, vous trouverez la Markthalle, le marché couvert qui regroupe des stands de restaurants de cuisines du monde entier ! Vous pouvez donc commencer par une entrée japonaise, continuer par un plat typique brésilien et terminer par un dessert italien, le tout en restant à la même table ! Le marché couvert de Fribourg, aux airs de Speakeasy car son entrée ne laisse rien présager de tel, est une véritable institution dans la ville et l’un de mes endroits préférés !
Jour 14 : Glottertal et Bad Krozingen
À une douzaine de kilomètre à peine de Fribourg, Glottertal fait complètement oublier la ville, puisque ce petit village d’à peine 3000 habitants est un véritable petit bijou de verdure et d’imposantes bâtisses à colombages, toutes décorées d’une croix. La promenade dans le village est d’un charme fou, le tout est entouré de vignes elles-mêmes bordées de la fameuse Forêt Noire. On peut d’ailleurs faire d’agréables randonnées en vélo ou à pieds depuis le village. Parmi les hôtels et chambres d’hôtes, je vous recommande les yeux fermés l’hôtel Wisser’s Sonnenhof : les chambres en bois donnant sur les vignes sont spacieuses et extrêmement confortables, le restaurant y est très bon.

Pour terminer votre road trip et soulager ces mollets fatigués d’un tel voyage, quoi de mieux que de se diriger vers l’un des bains de cette région très renommée pour ses eaux thermales ? À une demi-heure de route de Glottertal, vous pouvez alors vous diriger vers les thermes Vita Classica de Bad Krozingen. Vous pouvez également choisir les bains de Baden-Baden, plus renommés, plus chics, mais aussi plus loin et plus chers. Dans les thermes Vita Classica, vous trouverez alors des bains intérieurs et extérieurs, chauds et froids, ainsi que des saunas, hammam, et une myriade de soins et massages. Pour la petite histoire, les sources chaudes ont été découvertes par hasard lors d’un forage en 1911, et leur exploitation a permis de faire passer celle que l’on appelé alors simplement Krozingen de village en ville ! On rajouta en 1933 le therme Bad, « bain », en allemand, au nom.
Magnifiques photos ! J’adore l’Allemagne ça me donne envie de visiter Konigsee 💚
Vas-y, ça vaut le coup !
Je trouve qu’on néglige trop l’Allemagne, moi la première. Ça nous vient pas à l’esprit de se dire « tiens et si on partait en Allemagne » alors que quand je vois ton article, je me dis que c’est un pays riche culturellement et que ça vaut le détour.
Si je programme un jour l’Allemagne je reviendrais sur ton article 🙂
Merci 🙂 C’est en effet un pays plein de surprises, des paysages très diversifiés, des villes énormes, des petits villages romantiques, de la culture et de l’histoire, il y a de tout !
Pour culture et histoire il faudrait aller à dresden . C’est grand sans etre super grand mais c’est super Beaux avec des musées parmi les meilleurs du monde
Génial ça donne envie, ça ! Merci du conseil, j’y penserai pour une prochaine fois !
Super ! Moi qui voyage toujours en train, je garde cet article sous le coude pour mes prochaines vacances. Merci !
Génial ! Dis moi si ça se réalise 🙂
Coucou! Jai beaucoup aimé cet article! Il est bien complet et ça donne plein d’idées et surtout la couleur du lac est impressionnante tu m’as donné encore plus envie d’y aller (ça serait l’occasion de parler allemand en plus car j’suis en plein apprentissage). Merci☺
Ça serait l’occasion en effet, j’espère que ça se réalisera !
Qu’il est riche en paysages, histoire et Art ton voyage ! Je n’imaginais pas que l’Allemagne regorgeait de tant de beautés. Merci pour le partage
Merci à toi !
Merci pour cet article très détaillé ! Malheureusement… Il manque Francfort ! Quel dommage… La visite vaut vraiment le détour ! 😉
À faire dans un prochain road trip ! Là quand c’était possible avec les trains je me concentrais surtout sur les villages