Mais la minorité serbe installée en Bosnie n’est pas tellement contente de ce revirement. Alors quand l’Autriche-Hongrie envoie l’héritier au trône, un certain archiduc François-Ferdinand, en visite de courtoisie à Sarajevo, un étudiant serbe du nom de Gavrilo Princip, l’assassine, devant le pont latin, où une plaque se trouve encore. Il devient un véritable héros pour les nationalistes serbes, qui nomment le pont en son honneur.
En résultat de la guerre, on forme ce qui deviendra la Yougoslavie, comprenant six pays d’aujourd’hui : Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Macédoine du Nord, Slovénie et Serbie. Le dictateur Tito gouverne d’une main de fer ces six peuples bien différents, sous un modèle socialiste influencé par l’URSS. En 1984, pour favoriser l’influence internationale de la Yougoslavie, Sarajevo est choisie pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver.
Alors à la mort du dictateur Tito dans les années 1980, les tensions remontent. Les Serbes prennent trop de place dans cette union, les Slovènes donnent trop d’argent comparé aux autres, et les Bosniens sont trop effacés. Quand vient le moment de prendre son indépendance en 1992, les trois communautés bosniennes : les Bosniaques (musulmans), les Bosno-serbes (orthodoxes) et les Bosno-croates (catholiques) entrent en conflit. Les Bosno-serbes refusent cette indépendance qui les sépare de la Serbie. Ils assiègent Sarajevo pendant 4 ans durant, sans jamais y entrer. Depuis les collines environnantes, ils tirent à longueur de journée des obus, dans ce qui sera la guerre européenne la plus meurtrière depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Finalement, les Accords de Dayton mettent fin à cette guerre, en accordant aux Serbes de diviser la Bosnie-Herzégovine en deux entités gouvernées séparément : la Fédération de Bosnie-Herzégovine, et la République serbe de Bosnie. Mais le système que ces accords mettent en place est fragile, aujourd’hui encore. Il y a par exemple trois présidents distincts, un de chaque communauté, et les droits des trois communautés sont différents, tous comme les quartiers sont distincts, et chacun ne dépasse jamais son périmètre. Chacun redoute qu’une guerre reprenne.